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Autrement dit…  

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La Presse de Tunisie | Publié le 20.11.2010

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Les œuvres de l’artiste sont peintes à partir des notions de temps, de mémoire, d’éphémère. En ce sens, ces polythèmes de Jamel Chaouki Mahdaoui sont polysémique, c’est-à-dire que le signifiant renvoie à plusieurs signifiants à la fois, à plusieurs registres que l’on a du mal à decrypter du premier coup.

Un peu comme dans les peintures de Michaux ou, de veine plus surréaliste encore, chez Salvador Dali. Des images comme arrachées à la lèpre d’un mur et, qui, sur la toile, vont se réorganiser pour se présenter sous des formes différentes.

Ces polythèmes, sortes de jardin de visages et de paysages, sont comme d »es peaux tatouées qui chantent par leurs couleurs ambrées et la chaleur des atmosphères qu’elles répandent. Une polyphonie aux

« lueurs maraboutiques », au « soufisme » exaltant l’amour suprême, aux « variations sur une âme », aux

« ailes du désir », à la « cité écarlate », et dans « le jardin d’Alyssa », pour ne citer que ces titres évocateurs du regne sublime de l’imaginaire. Dans le domaine de l’art – pour reprendre Nietzche-, c’est encore « cette bonne volonté de l’illusion » qui fait que même en tant qu’ « éternelle imperfection », imperfection que nous portons « sur le fleuve du devenir », c’est « une déesse dans notre idée et [que] nous sommes enfan- tinement fiers de la porter ».

La peinture de Jamel Chaouki Mahdaoui navigue à contre-courant des tendances de l’art, car elle n’a rien à avoir avec le règne de la temporalité : ni moderne, ni post-moderne, ni de quelque tendance que ce soit. Les images qu’elle nous révèle sont pareilles à ces images proustiennes captées du filtre de la mémoire. Des « schèmes » comme ceux définis par Bergson lorsqu’il nous parle du  « cône » qui irrigue et filtre ces images d’un passé pourtant révolu. En somme, des images virtuelles et réapparues dans un désordre total et que l’artiste va réorganiser selon ses humeurs, parfois ses colères. Jamel Chaouki Mahdaoui est, en ce sens, un poète de l’image. C’est le verbe qu’il va concourir à « nourrir » l’image, à l’exalter, à la métamor- phoser en œuvre d’art avec ses assises, ses perspectives, ses physionomies.

C’est pourquoi, nous avons dit que ces images sont des sortes de jardins de visages et de paysages à travers lesquels le spectateur peut pénétrer à loisir, excité par les atmosphères poétiques qui ne laissent pas indifférents.

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Bady Ben Naceur

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Hymne à la Vie de Jamel Chaouki Mahdaoui en solidarité avec les malades de la sclérose en plaques 

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Réalités | Publié le 17.05.2010

 

L’art et… la matière 
C’est l’élan de cœur de cet artiste qui a accepté avec plaisir d’exposer son dernier cru en collaboration avec la galerie Bel Art pour la bonne cause.

Jamel Mahdaoui mérite toujours une reconnaissance plus grande et son nom seul représente un véritable label sur la place. L’artiste s’en amuse lorsqu’on lui rend hommage à chaque rencontre. Il rappelle avec humour ce qui a formé l’essentiel de sa vie d’homme. Urbaniste de formation, il a choisi en fin de compte la peinture pour s’exprimer. Certes l’architecture est son premier amour et il a commencé par des coups de crayon pour réaliser un monde meilleur… Des illusions sans doute, et il a troqué ses crayons pour des pinceaux pour pouvoir mieux s’exprimer. Sa peinture est un tout, aussi bien contemporaine qu’orientaliste avec une touche d’africanité où l’imaginaire si fécond est dans tous ses états! “Toutes ces couleurs qui éclatent sont venues égayer ma vie!”, nous confie sa charmante épouse Mejda. Toute la douceur et la puissance se lisent dans sa peinture essentiellement à l’huile. 

Dans ce monde paradoxal, Jamel Mahdaoui aime jouer avec les oppositions, les contrastes et les imperfections de notre monde. Ce monde qu’il aime ou qu’il déteste parfois car la vie n’a pas été toujours facile pour lui. La brume qui enveloppe parfois les couleurs et les mouvements infinis de la vie se noient dans cet imaginaire crée sur la plus petite ou plus grande toile. A la fois insatiable et opiniâtre, sa peinture ne cesse de bousculer sa créativité. La justesse du trait, ses tons vifs sans pour autant être agressifs sont des œuvres originales dévolues à la fugacité d’un instant de vie! Dans un “fragment d’amour” le sien, le notre, peu importe car nous en sommes saisis!
Energie, vivacité, imagination et talent marquent cette exposition qui lui a pris plus de deux mille journées de travail dans des “secondes éternelles”…

«Dans l’univers pictural, pourquoi apprendre les langues, m’a confié un visiteur étranger devant les œuvres de l’artiste, surtout pour écrire au pinceau ce qui lui passe par la tête?». J’ai répliqué que notre artiste national est aussi complet comme le bon pain, il manipule aussi la plume que le pinceau! A voir absolument! L’expo se poursuit jusqu’au 29 mai 2010.

C’est l’élan de cœur de cet artiste qui a accepté avec plaisir d’exposer son dernier cru en collaboration avec la galerie Bel Art pour la bonne cause.
Jamel Mahdaoui mérite toujours une reconnaissance plus grande et son nom seul représente un véritable label sur la place. L’artiste s’en amuse lorsqu’on lui rend hommage à chaque rencontre. Il rappelle avec humour ce qui a formé l’essentiel de sa vie d’homme. Urbaniste de formation, il a choisi en fin de compte la peinture pour s’exprimer. Certes l’architecture est son premier amour et il a commencé par des coups de crayon pour réaliser un monde meilleur… Des illusions sans doute, et il a troqué ses crayons pour des pinceaux pour pouvoir mieux s’exprimer. Sa peinture est un tout, aussi bien contemporaine qu’orientaliste avec une touche d’africanité où l’imaginaire si fécond est dans tous ses états! “Toutes ces couleurs qui éclatent sont venues égayer ma vie!”, nous confie sa charmante épouse Mejda. Toute la douceur et la puissance se lisent dans sa peinture essentiellement à l’huile. 

Dans ce monde paradoxal, Jamel Mahdaoui aime jouer avec les oppositions, les contrastes et les imperfections de notre monde. Ce monde qu’il aime ou qu’il déteste parfois car la vie n’a pas été toujours facile pour lui. La brume qui enveloppe parfois les couleurs et les mouvements infinis de la vie se noient dans cet imaginaire crée sur la plus petite ou plus grande toile. A la fois insatiable et opiniâtre, sa peinture ne cesse de bousculer sa créativité. La justesse du trait, ses tons vifs sans pour autant être agressifs sont des œuvres originales dévolues à la fugacité d’un instant de vie! Dans un “fragment d’amour” le sien, le notre, peu importe car nous en sommes saisis!
Energie, vivacité, imagination et talent marquent cette exposition qui lui a pris plus de deux mille journées de travail dans des “secondes éternelles”…

«Dans l’univers pictural, pourquoi apprendre les langues, m’a confié un visiteur étranger devant les œuvres de l’artiste, surtout pour écrire au pinceau ce qui lui passe par la tête?». J’ai répliqué que notre artiste national est aussi complet comme le bon pain, il manipule aussi la plume que le pinceau! A voir absolument! L’expo se poursuit jusqu’au 29 mai 2010.

Nadia Ayadi

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"L'Eternelle... Seconde" de Jamel Chaouki Mahdaoui à la galerie le Damier

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La Presse de Tunisie | Publié le 05.01.2006

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Ils ne cessent de nous surpendre ces créateurs d’arts plastiques contemporains, qui nous offrent quelquefois le fruit de leur imagination comme une issue de secours, ou un voyage sur une autre planète.

Et la planète de Jamel Chaouki Mahdaoui est un refuge enrichissant, slalomant entre la philosophie et la littérature plastique. Ses fresques qui ont rayonné, le mois dernier, sur les cimaises de la galerie Le Damier et les spectateurs se sont demandé combien de temps allait durer l’escapade de ce plasticien dans cet univers absolument inaccessible à tout le monde ?

Un autre monde, dont l’écriture picturale semble immergée dans un bain multicolore, puisant ses couleurs d’une lumière paradisiaque pour décrire la pureté de ces ombres angéliques. L’auteur n’a pas oublié d’utiliser sa philosophie abstraite pour faire le point sur la différence entre l’innocence et la sincérité qui se dégagent de cette plénitude et l’autre visage de l’humanité matérielle sur la planète Terre.

A travers une magie inexprimable qui opère sur toutes ses suggestions picturales, Jamel Chaouki stimule ses larges gestuelles imbibées de couleurs qui ouvrent des espaces inachevés ou des formes qui offrent la liberté de l’interprétation. Comme ce ruisseau qui fait serpenter ses eaux rosâtres, sous la vivacité d’une plantation verdoyante, où l’auteur laisse entrevoir la queue d’un paon dissimulé. Ce qui peut nous faire rappeler une image du Paradis décrite par la plume littéraire et pleine d’imagination du grand auteur arabe El Maâri, dans l’un de ses chefs-d’œuvre.

Ces filons d’or... prosaïquement un incendie
Jamel Chaouki a fait tournoyer sa valse céleste sur une toile qui semblait de loin tissée fil à fil par de la soie. Quand on se rapproche du tableau, les couleurs pastellisées et le papillonnement des traits de limite en encre de Chine s’emploient à insuffler d’autres lectures fantastiques. Telle cette toile de grand format, qui rend compte de la beauté d’un soleil, alors qu’en fait, ces filons d’or, estompés aux tons crépusculaires, décèlent plus prosaïquement un incendie dans sa phase terminale. L’autre composition trace la vision de l’auteur pour la splendeur de la nature écrasée par la présence humaine. C’est l’homme, premier exploiteur de l’oxygène, et c’est lui qui détruit sur son passage la verdure et les plantes sauvages qui filtrent les gaz.

L’ensemble des œuvres de Jamel Chaouki Mahdaoui est un florilège d’expressions qui se basent sur la recherche de l’harmonie entre les fougues colorées, sans pour autant négliger la beauté des contrastes pour, enfin, traduire l’inspiration de l’auteur. Son travail de recherche pour déduire un thème est une belle synergie de tons, conduits par des lignes qui servent de fil conducteur pour vous permettre de planer. Telle cette belle écriture en encre de Chine, révélant une silhouette échevelée, survolant sur les ailes de la liberté, mais illusoire. Puisque cette créature est entourée de chiffres, de symboles, de signes et même sur chaque touffe de ses cheveux viennent se greffer des figures mathématiques. Cette vision a été déclinée, voire éclaboussée, sur différents visages, têtes et doubles facettes fortement pensées par l’auteur.
Entre les suggestions paradisiaques rêvées et la traduction picturale de ce monde matérialisé, on en déduit que le plasticien Jamel Chaouki Mahdaoui condamne la damnation, la profanation, l’ignorance, l’opression et la violence qu’exerce l’être humain sur son environnement. Un plaidoyer que l’auteur a su mettre en valeur, d’une manière magnifique, en prônant l’éradication des guerres et en fustigeant le matérialisme.

 

JAMEL MAHDAOUI AU DAMIER: L'artiste à l'œuvre éternellement mystérieuse  

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Réalités | Publié le 20.12.2005

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Pour certains, il évoque Dali. Pour d’autres, il rappelle Kafka. On dit qu’il développe une certaine fixation pour un espace de transe chromatique. Mais quoiqu’on dise, quoiqu’on écrive, quoiqu’on taise et quoiqu’on censure, pour la majorité, il reste Jamel Chawki Mahdaoui et ce nom, à lui tout seul, est rempli de sens. Pour cette fin d’année, l’artiste marsois signe un coup double : une expo à la nouvelle galerie du Damier à Mutuelleville et un livre d’art intitulé “l’Eternelle Seconde”, édité chez View. 

Qu’il fasse du dessin ou de la peinture, Jamel Mahdaoui a un style qui … dérange. A son image. Jamel Mahdaoui n’est pas du style à passer inaperçu. Il interpelle. Il fait tourner les têtes. Ses œuvres en font de même. Il suffit de les voir pour s’arrêter et regarder. On ne peut pas passer son chemin tranquillement comme on pourrait le faire avec d’autres œuvres. Il faut s’arrêter. Et c’est en s’arrêtant que l’on ressent le dérangement qu’on évoquait. Ces toiles cachent beaucoup de mystères et obligent celui qui les regarde à tenter de dévoiler le secret. Mais qui pourrait réussir un tel exercice ? Et on finit par passer à l’œuvre suivante, sans avoir décodé la précédente. Ce style particulier, ce mystère, il n’y a que lui qui peut les réussir et on devinerait son œuvre cachée parmi des milliers. Ses traits, ses rondeurs, ses penchants, sa sobriété, cette ambiance kafkaïenne, l’œuvre de Mahdaoui est de par tout cela … éternelle. Quand il choisit l’huile, il préfère les couleurs sombres. Ses penchants restent pour l’encre de Chine. Mais dans l’ensemble de l’œuvre, la sobriété est la seule qui prime. Et que l’on ne s’étonne pas, il s’agit d’une sobriété plaisante, qu’on cherche, qu’on aime, qu’on désire. Quand on sait que l’artiste n’est jamais sombre, est toujours radieux, adore l’allégresse et choisit souvent d’être entouré de gens gais, on se demande si Jamel Mahdaoui n’est pas en train de donner là un sens nouveau à la sobriété. Que ceux qui ne connaissent pas ce qu’est la gaie sobriété aillent voir les œuvres de Mahdaoui ! 

A défaut, le livre édité la semaine dernière chez View (un très bel ouvrage de 112 pages d’une excellente qualité imprimé chez Finzi) reflète à merveille les plus belles œuvres de l’artiste. Un livre qui ne manque pas d’interpeller les amateurs d’art pictural. De par son titre, d’abord. “L’éternelle… seconde”. Une seconde n’est jamais éternelle. Elle ne dure qu’une seconde. Et c’est là où l’on ne comprend pas. Car rester une éternité avec lui peut pourtant sembler durer une petite seconde. Comment cette seconde peut être alors éternelle quand c’est de Mahdaoui qu’il s’agit ? Et voilà encore un dérangement de plus quand on n’arrive pas à décoder… Mais peut-être que les clés du décodage ont été censurées ? La question risque d’attendre une éternité pour trouver réponse, bien que celle-ci ne dure qu’une seconde. 

 

Jamel Chaouki Mahdaoui: Seul au milieu de nulle part

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Source: LeQuotidien: lequotidien-tn.com

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Jamel Chaouki Mahdaoui aime la peinture en mouvement. Son art se confond avec les changements intervenus dans sa vie. Il nous fait découvrir cette vision dans une exposition ayant pour thème «Seul… au milieu de nulle part».

Il y a des changements qui interviennent dans la vie d’un homme et qui l’orientent vers une direction ou une autre. Ceux que Jamel Chaouki Mahdaoui a opérés dans sa vie sont synonymes, pour lui, d’une révolution interne qui le réconcilie avec lui-même.

En effet, le peintre a opéré une rupture brusque avec le monde médiocre. Conséquence de cette rupture, il a trouvé dans la peinture un moyen de divertissement et d’expression où il se sauve pour méditer dans le bon sens. Il s’agit, pour lui, d’une façon de libérer son énergie et, surtout, sa passion et son amour pour le beau. Il s’agit d’une sorte d’attachement poétique et philosophique qu’il véhicule dans ses œuvres. Pour lui, il est temps de retourner aux symboles pour véhiculer le message de façon percutante. «Je me suis donné en effet une certaine liberté pour créer mes propres symboles et codes par lesquels je m’exprime à travers mes œuvres», s’explique Jamal Chaouki Mahdaoui. Ainsi, à travers des techniques comme la peinture à l’huile et la peinture sur toile, l’artiste a effectué un travail de recherche avec une bonne maîtrise des techniques et des sujets traités. Cette démarche constitue pour l’artiste un véritable laboratoire de recherche ou il expérimente une peinture qu’il considère comme universelle. Les couleurs choisies par Mahdaoui sont inspirées de l’environnement qui nous entoure. Le peintre a en effet opté pour la couleur verte pour exprimer la sainteté islamique en plus des couleurs ocres. Pour lui, les couleurs ocres sont une manière d’exprimer une fidélité à la couleur de la terre. Mais pour Jamel Chaoukhi Mahdaoui, le noir, qui est aussi présent à un niveau faible, n’est qu’un prétexte pour la mise en relief d’autres couleurs et créer ainsi un contraste entre la lumière et l’ombre. Cette couleur, selon l’artiste, permet de distinguer les arrières-plans des avants-plans dans ses œuvres.

S’agissant des choix des thèmes des œuvres, l’artiste l’a effectué de façon arbitraire. Selon lui, les titres choisis pour les œuvres constituent un fil conducteur permettant au visiteur de bien contempler à fond les œuvres avec une sensibilité artistique. Ils incitent en effet les visiteurs à se lancer dans une méditation permanente pour décrypter le sens de l’œuvre et la sensibilité de l’artiste.

Sans se réclamer de telle ou telle école picturale, Jamel Mahdaoui se veut surtout un artiste foncièrement révolutionnaire. Cette démarche lui a permis d’ailleurs d’opérer un changement en profondeur dans sa vie personnelle. Les symboles constituent ainsi les principaux éléments par lesquels il véhicule sur le plan artistique ce changement qui est omniprésent à travers ses vingt tableaux.

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Ousmane WAGUE

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